Tous passagers du même train!
Ce n’est plus un secret pour personne, l’enjeu climatique nous submerge dans des débats parfois frustrants entre ceux qui voient le verre à moitié vide et d’autres qui le voient à moitié plein. Malgré les avertissements du monde scientifique répétés au quotidien, le rythme auquel nous dilapidons collectivement les ressources de la planète ne peut qu’attiser le cynisme. Certains lancent la serviette en soulignant que leurs efforts isolés ne sont qu’une goutte d’eau dans l’océan. D’autres, pour justifier leur inaction, nous comparent à ce qui se fait de pire ailleurs. Pourtant, nous sommes tous passagers du même train qui risque de dérailler, si personne ne tire sur les freins. Alors que le rapport du GIEC souligne l’urgence d’agir, nos efforts collectifs sont nettement insuffisants pour atteindre les cibles de réduction de 2030. Par exemple, « De 2000 à 2018, les émissions de GES par le secteur des transports ont augmenté de 27 %. Selon un rapport de l’Institut de l’énergie Trottier de Polytechnique Montréal, contrairement à ses promesses de réduction de 40% de la production de gaz à effet de serre, le plan du gouvernement fédéral ne permettrait qu’une maigre réduction de 16% d’ici 2030 pour le Canada, par rapport à 2005. Les secteurs du pétrole brut (26%) et du gaz naturel (22%) constituent les plus grands émetteurs de gaz à effet de serre au Canada. Dans cette optique, comment pouvons-nous repenser le tourisme, l’agriculture, nos modes de transport, notre façon de vivre, qui implique la consommation directe ou indirecte de ressources polluantes.
Apprendre à devenir des voyageurs responsables
Un sondage sur le tourisme responsable réalisé en France auprès d’environ 50 000 répondants illustre malheureusement que les citoyens sont sensibles à la question, mais que les gestes ne suivent pas toujours les paroles.[2]
Alors que 79% des répondants sont d’accord pour l’utilisation des moyens de transport durables, ils sont beaucoup plus controversés quant à l’idée de réduire les vols aériens. En général, ce que l’on peut constater de cette enquête, c’est que les répondants sont favorables aux mesures qui doivent être prises par les entreprises touristiques, les destinations, mais sont plutôt défavorables envers les mesures contraignantes qui les concernent directement, telles que mesurer l’empreinte carbone des touristes, ou les contraindre à la réduction (39% d’accord, 22 % neutres et 39% en désaccord). Bref, tout le monde est pour la vertu, dans la mesure où ça ne pose pas trop de contraintes dans son quotidien. Nous avons pourtant bien eu un été exceptionnellement chaud, surtout dans l’ouest avec des températures dignes des climats arides, atteignant 47,5 degrés Celsius.[3] Malgré ce fait, le sujet est complexe et intangible, car il ne nous touche pas localement, à moins d’un événement extrême. Dans un pays nordique comme le nôtre, un automne deux ou 3 degrés plus chaud, c’est souvent bienvenu ! Considérant ces enjeux, il faut donc peut-être changer d’approche pour mieux se mobiliser collectivement autour d’une vision commune et changer nos comportements individuels. Nous sommes appelés à devenir des voyageurs plus responsables.
Se reconnecter à la nature, vivre des expériences authentiques
Dans ce contexte, nous avons plus envie de nous évader pour échapper à l’épais brouillard après plusieurs mois de restrictions. Raison pourquoi les gens ont hâte de pouvoir repartir voyager à l’international. Bien que la reprise se fasse de façon très graduelle, on constate que les intentions de voyage d’agrément sont à des niveaux très élevés. Selon un sondage de Statista auprès des voyageurs allemands, américains et chinois, 70% des personnes interrogées prévoient réaliser un ou plusieurs voyages d’agrément en 2021-2022[4]. Plus du tiers estiment aussi qu’ils dépenseront plus pour voyager au cours de la prochaine année qu’au cours de la même période à ce jour. Pour le Canada, Euromonitor International prévoit un retour aux achalandages prépandémie entre 2022 et 2023 en ce qui a trait aux arrivées internationales. Toujours selon la même source, les attributs les plus recherchés par les clientèles en ce qui a trait aux entreprises de voyage sont les suivants [5]:
- Destination sécuritaire
- Expériences locales et authentiques
- La valeur perçue par rapport à l’argent investi
- Expériences de voyage uniques
Le marché français indique aussi que les gens cherchent encore particulièrement à se connecter avec la nature, ce qui avantagera les destinations hors des grands centres. Pour les vacances de 2021, 80% des Français sondés ont indiqué privilégier les activités en plein air et 76% éviteront au maximum les lieux fréquentés[6]. Les émotions les plus évoquées concernant les vacances d’été sont : impatience (37%), espoir (36%), besoin (35%) et inquiétude (30%). À titre de référence, le GR20, un sentier de Grande Randonnée en Corse, avait déjà plus de 50 000 nuitées déjà réservées en mai 2021, comparativement à 15 077 en 2020 et 28 842 en 2019.
Nouvelles pratiques des destinations et des entreprises touristiques
Dans ce contexte, les destinations touristiques doivent donc ajuster leurs pratiques, non seulement pour protéger l’environnement, mais aussi pour offrir une expérience de qualité. Nous devons à tout prix éviter le surtourisme. Ceci implique d’ajouter de nouveaux indicateurs de performance aux indicateurs financiers conventionnels. L’impact de ces changements devrait encourager le développement du « slow tourism » ou « tourisme lent ». Une philosophie qui permet aux visiteurs de s’imprégner tranquillement et de façon plus authentique de la culture régionale, de la nature exotique d’une destination. Cette approche encourage la mise en place, par exemple, de circuits durables ou carboneutres, articulés autour d’aventures responsables et de la valorisation du terroir local. Elle constitue une excellente façon de maximiser les retombées économiques locales et régionales, mais encore faut-il que tous les acteurs acceptent d’y adhérer et de s’impliquer. C’est un grand défi, car il faut revoir les mentalités, les réflexes et les biais instinctifs. Remplacer la quantité par la qualité, le rendement à court terme, par les bénéfices à long terme. Signe encourageant, une plateforme québécoise https://vaolo.com se retrouve parmi les cinq meilleures entreprises émergentes proposant des solutions innovantes pour le développement des milieux ruraux et d’un «tourisme durable[7]». L’offre est donc en train de se développer pour nous aider à devenir des voyageurs responsables.
Car nous devons donc apprendre, mobiliser et inciter les communautés et acteurs touristiques à valoriser la qualité plutôt que le volume. Ainsi la préservation d’une expérience riche se place au cœur des préoccupations de développement touristique.
Prêts et disposés à vous accompagner dans une démarche écoresponsable
Osons innover comme le font si bien ces destinations européennes qui nous font rêver ! Évoluons ensemble, un petit pas à la fois, en testant des initiatives bienveillantes de façon graduelle. De cette façon, on se permet d’apprendre et tester pour s’améliorer tout au long du processus. Comme dans toutes les disciplines, c’est en se pratiquant que l’on se perfectionne, en tirant des leçons de nos erreurs et en bâtissant sur nos succès. Ensemble, cultivons le tourisme de demain.
Avec notre certification d’expert du fonds Écoleader, nous pouvons vous accompagner dans une démarche écoresponsable pour faire de votre destination ou de votre organisation une organisation touristique innovante et durable. Appelez-nous pour en discuter!
[1]Source : https://www.rncan.gc.ca/science-et-donnees/donnees-et-analyse/donnees-et-analyse-energetiques/faits-saillants-lenergie/energie-emissions-gaz-effet-serre-ges/20074
[2] Source : Make.org • Comment agir pour un tourisme plus responsable en France ?
[3] Source : https://www.lapresse.ca/actualites/environnement/2021-06-28/un-dome-de-chaleur-dans-l-ouest-du-canada-amene-des-temperatures-record.php
[4] Source : https://veilletourisme.ca/2021/04/06/reprise-tourisme-mondial/
[5] Graphique : https://www.earth-changers.com/blog/2021/1/14/sustainable-travel-trends-for-2021/#ethical-consumer
[6] Source : https://www.ipsos.com/sites/default/files/ct/news/documents/2021-05/Ipsos%20pour%20Alliance%20France%20Tourisme-Intention%20départ%20vacances-26042021.pdf
[7] Source : https://www.lesoleil.com/affaires/vaolo-sacree-parmi-les-meilleures-entreprises-emergentes-pour-un-tourisme-durable-448a119c268c34861989650515f10cec